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Qualité de vie au travail : un investissement incontournable

Qualité de vie au travail : un investissement incontournable
Par
Nelly Darbois
,
Kinésithérapeute, experte sport-santé.
Qualité de vie au travail : un investissement incontournable

Produire pour produire au travail n’a aujourd’hui plus vraiment de sens si cela se passe dans la morosité, l’inconfort, voire la souffrance.

C’est pourquoi la question de qualité de vie au travail (QVT) est devenue si importante pour les entreprises. Cet article a pour objectif de présenter :

  • les différentes dimensions de la QVT ;
  • les bénéfices pour l’entreprise à se soucier de la QVT (et les risques à la négliger) ;
  • les grandes lignes de la démarche pour améliorer la QVT ;
  • les mauvaises pratiques en matière de QVT.

Qualité de vie au travail (QVT) : de quoi parle-t-on exactement ?

L’idée de qualité de vie au travail fait référence à l’ensemble des expériences subjectives vécues par une personne en relation avec son travail. Cette idée de QVT recouvre naturellement plusieurs aspects pour le collaborateur parmi lesquels :

  • son autonomie ;
  • la qualité de ses relations avec sa hiérarchie ;
  • la qualité de ses relations avec ses collègues ;
  • son cadre de travail physique (luminosité, espace, température, etc.) ;
  • la perception de son utilité dans l’entreprise ;
  • la perception de la finalité sociale de l’entreprise ;
  • la perception du soutien managérial ;
  • son cadre de travail organisationnel (horaires, structuration des temps de pause, etc.)

Ces dimensions multiples de la QVT ont une conséquence très pratique : toute démarche visant son amélioration devra s’appuyer sur un diagnostic précis.

Quels bénéfices pour l’entreprise à se soucier de la QVT ?

Investir dans la QVT est devenu incontournable pour l’entreprise. Cet investissement produit plusieurs types de bénéfices :

  • il augmente l’attractivité de l’entreprise. Une entreprise avec une bonne QVT est une entreprise dans laquelle on a envie de travailler.
  • Il diminue l’absentéisme.
  • Il développe la motivation des collaborateurs.
  • Il diminue les risques de troubles musculo-squelettiques et donc d’arrêts de travail.
  • Il améliore le climat social dans l’ensemble de la structure.
  • Il contribue à booster la réputation de l’entreprise. Or une solide réputation est un atout indiscutable pour attirer les investisseurs.

Dans l’ensemble, tous ces bénéfices concourent indéniablement à doper la productivité de l’entreprise.

Quels risques pour l’entreprise à négliger la QVT ?

Les risques pour l’entreprise à négliger la QVT sont le parfait négatif des bénéfices à s’en soucier :

  • l’entreprise devient moins attractive. Il devient alors plus difficile pour elle de recruter et de garder ses collaborateurs.
  • L’absentéisme augmente.
  • Ses collaborateurs sont moins motivés à travailler.
  • Le risque de troubles musculo-squelettiques croît, et avec lui le nombre d’arrêts de travail.
  • La réputation de l’entreprise se dégrade.

Il est ainsi évident qu’aucune direction d’entreprise n’a intérêt à voir se dégrader la QVT en son sein. Il est donc essentiel pour elle de prévenir une détérioration de la QVT. Mieux encore, il est crucial de mettre en œuvre une authentique stratégie d’amélioration.

Comment améliorer la QVT dans l’entreprise ?

La démarche d’amélioration de la QVT peut être décomposée en 5 étapes :

  1. le caractère multi-dimensionnel de la QVT a une conséquence concrète : il est capital que soit d’abord réalisé un diagnostic initial précis du problème potentiel. Il ne faudrait pas croire que le problème réside dans le cadre de travail quand c’est la qualité des relations entre collègues qui pèche.
  2. Ensuite, il faut évaluer qualitativement et quantitativement à quel point la dimension de la QVT concernée fait défaut. À ce niveau-là, enquêter sur les outils d’évaluation déjà existants est de rigueur.
  3. Puis vient le moment d’inventorier et de sélectionner les actions concrètes à disposition pour traiter le problème. Pour faire un choix éclairé, il ne faudra pas hésiter à faire un détour par les littératures professionnelle et universitaire spécialisées.
  4. La mise en application des actions concrètes pour améliorer la QVT doit absolument viser un résultat à une échéance précise. C’est à cette échéance que sera déployée la dernière étape du processus : l’évaluation finale.
  5. La dernière étape de la démarche revient donc à évaluer le résultat des actions conduites. Pour cela, il est important d’utiliser exactement les mêmes outils que ceux utilisés lors de l’évaluation initiale.

Quelles sont les mauvaises pratiques en matière de QVT ?

Les mauvaises pratiques en matière de QVT peuvent être classées globalement en trois grandes catégories :

  • négliger de se préoccuper de la QVT dans son entreprise ;
  • s’en préoccuper mais sans rien entreprendre de spécifique pour l’améliorer ;
  • s’en soucier et entrer dans une démarche active visant son amélioration, mais manquer de rigueur dans cette démarche (p. ex., prendre à la légère l’étape du diagnostic).

Il est clair que la plupart des entreprises souhaitent éviter ces écueils. Il faut avoir conscience cependant que la volonté isolée ne suffit pas. Seul un investissement ciblé et suffisamment conséquent permet de mettre en place une démarche rigoureuse d’amélioration de la QVT.

Nelly Darbois

Kinésithérapeute, experte sport-santé.

Diplômée de l’Institut de formation en kinésithérapie et d'un Master Recherche en Communication et pédagogie en santé, Nelly exerce aujourd'hui en tant que kiné et mène des travaux de recherche scientifique dans le domaine de la santé.